Copyright Marc-André Charguéraud et Israël Magazine. Genève. 2021
1943-1944. Pour secourir les Juifs de Drancy, il y eut des traitres mais aussi des héros ?
Pouvait-on les laisser mourir de faim sachant que personne ne viendrait à leur sauvetage ? Comment reprocher aux membres de l’UGIF de secourir les internés de Drancy, alors que les plus hautes instances juives d’outre Atlantique adjurent le CICR d’intervenir dans les camps ?
Un historien américain, évoquant l’arrestation à la Libération de Georges Edinger, président de l’Union Générale des Israélites de France pour la zone nord (UGIF-Nord), conclut sans ménagement que cela mit « un point final à deux années et demie d’ignominie de l’UGIF au service du camp allemand (de Drancy) ».[1] Ignominie : déshonneur extrême causé par un outrage public, action infamante, honteuse d’après le Petit Robert. Le mot est lourd de sens.[2] Fallait-il laisser mourir de faim les Juifs de Drancy, sachant que personne ne viendrait à leur secours ? Fallait-il refuser aux malades tout médicament, aux désespérés tout réconfort moral ? Le plus grand nombre des prisonniers pense encore que les convois partent vers des camps de travaux forcés en Pologne. Ils se révéleront être des camps de la mort, mais cela, ils ne le savent pas. Ne fallait-il pas maintenir cette vaillante lueur d’espoir ?[3]
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Début juillet 1943, les Allemands imposent à l’UGIF la responsabilité pour le camp de Drancy des approvisionnements, du service de colis, des soins médicaux et de l’équipement de ceux qui sont déportés vers l’Est. L’UGIF accepte la tâche et Drancy devient sa principale préoccupation.[4] Cette «collaboration » de l’UGIF a été dénoncée. Nourrir, habiller, soigner les internés, c’est faire le jeu des Allemands pour qu’ils puissent conduire les déportations dans le calme, sans interférences, tel est l’un des reproches adressés par des historiens.[5] De quelle interférence, de quelle opposition, de quelle résistance parle-t-on ? Ceux qui ont été emprisonnés à Drancy, des Juifs affamés, malades, ou psychologiquement à bout de forces, ne pouvaient pas envisager de se soulever contre leurs tortionnaires SS. Et pour ceux qui doutent, qu’ils relisent le témoignage accablant d’Odette Daltroff-Baticle sur les enfants de Drancy.[6]