Raphael Mechoulam, le père du cannabis thérapeutique

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Raphael Mechoulam, le père du cannabis thérapeutique 2016

Professeur de chimie médicale, Président de la section des Sciences naturelles de l’Académie israélienne des Sciences et ancien recteur de l’Université hébraïque de Jérusalem où il a fait l’essentiel de sa carrière, Raphael Mechoulam est mondialement reconnu comme le spécialiste scientifique de la marijuana. Il est en effet le premier à avoir isolé et identifié le THC, la principale molécule active du chanvre et à avoir ouvert la voie à son usage thérapeutique en Israël.

A la faculté de pharmacologie de l’Université hébraïque de Jérusalem, le Professeur Raphael Mechoulam étudie depuis plus de 50 ans, les effets chimiques et biologiques des produits naturels comme médicaments. Les recherches de son laboratoire s’attachent surtout à élucider les mécanismes d\’action des cannabinoïdes endogènes et à isoler leur structure, ainsi qu’à analyser la synthèse de nouveaux composés pour tester des traitements contre la douleur, l\’inflammation, l\’hypertension artérielle et le cancer. Tout au long de sa carrière, le Professeur  Mechoulam a publié près de 300 articles scientifiques sur le sujet.

Né à Sofia, en Bulgarie en 1930, Raphael Mechoulam subit d’abord le nazisme, puis le communisme.

En 1949, il émigre avec sa famille en Israël où il découvre la chimie.

En 1958, il obtient son doctorat à l’Institut Weizmann de Rehovot. Fasciné par l’interaction entre la transformation de la matière et la biologie, le chercheur se passionne pour les substances naturelles et trouve une plante psychotrope oubliée des sciences : le chanvre indien, Cannabis indica. Jusqu’alors, sa prohibition en 1937 aux Etats-Unis, puis son classement sur la liste des stupéfiants par l’ONU en 1961, dissuadent qui veut l’étudier.

Or la marijuana fait déjà partie de la pharmacopée assyrienne puis grecque depuis des millénaires.

Aussi Mechoulam entreprend-il d’examiner les composés du cannabis tout en se disant qu’il s’agit d’un projet mineur qui ne lui prendra pas plus de six mois. Il se procure des échantillons de la plante interdite auprès des services de la police israélienne.

En 1962, premier résultat : le savant et son équipe révèle la structure chimique exacte du cannabidiol (CBD) et de la molécule psychoactive du tétrahydrocannabinol (THC) l’année suivante. En tout, une douzaine de constituants distincts baptisés « cannabinoïdes » sont identifiés par deux méthodes de chromatographie. Ceci permet d’observer l’action de ces substances comme anti-inflammatoire, réduisant notamment les symptômes de l’arthrite rhumatoïde et du diabète de type 1.

Désormais, la molécule de la marijuana peut être dosée, produite par synthèse et expérimentée. Sa purification constitue un tour de force technique réalisé par le groupe de Mechoulam. Celui-ci, accompagné d‘une dizaine d’amis, joue les cobayes en testant l’herbe sur lui-même pour comprendre comment le THC pur agit sur le cerveau et le système nerveux. Il découvre que les effets sont très différents suivant les personnes et les doses.

A la fin des années 80, suite à la découverte par une équipe américaine, que des cellules du cerveau concernées par le mouvement, le stress et les fonctions cognitives, peuvent être activées par le THC, le scientifique pense que si l’évolution a doté l’organisme humain de tels récepteurs, c’est parce que le corps lui-même produit des molécules similaires, les \ »endocannabinoïdes\ ». Selon lui, il existe probablement dans le corps des composés internes capables d’intervenir sur ces mêmes récepteurs. Le chimiste se met à leur recherche parmi les lipides.

Après d’intenses efforts, l’équipe de Mechoulam isole en 1992 le premier cannabinoide du genre produit par le corps lui-même, baptisé \ »anandamide\ ». La découverte fait sensation.

En 2012, le laboratoire de Mechoulam identifie un second type de récepteur aux cannabinoïdes. Sa présence dans des organes importants pour l’immunité éclaire, en partie, l’effet anti-inflammatoire de la plante.

Enfin en 2015, le père des études sur le cannabis et pionnier de son utilisation médicale réalise des tests en vue d\’une thérapie contre le diabète de type 1. Le chimiste expérimente le cannabidiol sur des souris prédisposées génétiquement à développer une hyperglycémie. Les rongeurs sont traités avec la substance pendant leurs premières 6 ou 7 semaines de vie et testées 6 à 7 semaines plus tard. Bilan : seuls 30% d’entre eux développent un symptôme tandis que dans le groupe témoin la maladie apparait dans 90 à 100% des cas. Dans une étude de suivi des souris, le cannabidiol empêche carrément le développement du diabète. Une réussite.

Ainsi, en l’espace d’un demi-siècle, l’analyse de la marijuana inaugurée par le professeur Mechoulam a mené à une compréhension de ses mécanismes d’action et à la découverte d’un système physiologique complexe insoupçonné impliqué dans la douleur, l’inflammation, l’appétit, les émotions, sur lequel agit l’herbe. Ce système majeur de protection de l’organisme dit « endocannabinoïde » offre des promesses thérapeutiques pour un vaste éventail de maladies disparates, allant de l’anxiété aux troubles moteurs de Parkinson et de Huntington, en passant par les douleurs neuropathiques, la sclérose en plaque, le cancer, l’athérosclérose, l’hypertension, le glaucome, l’ostéoporose, entre autres.

Aujourd’hui, si le chanvre fait son chemin dans la médecine israélienne, c’est grâce au soutien du scientifique qui tente d’attirer l’attention du ministère de la Santé sur l’intérêt qu’il y a à tester le cannabidiol et le THC sur les effets du stress post-traumatique. Déjà en 1995, le savant préconisait de donner aux patients que cela soulage, comme les enfants sous chimiothérapie, du THC ou du CBD pur correctement dosé.

Cependant, Mechoulam qui connait les conséquences problématiques du cannabis – révéler une schizophrénie latente ou altérer la coordination neuromotrice – dénonce les risques de la drogue non médicinale cultivée et vendue par les trafiquants car non associée au cannabidiol, le THC perturbe la mémoire.

La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine

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