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La Violence en Israël, un fait de Société inquiétant
Robert BEN DENOUN
(page 8-9-10)
Jean-Paul Sartre, « La violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec. »
La société israélienne, dans son ensemble, est en butte à des défis qu’elle peine à surmonter. Contradictions, incompréhensions, tensions permanentes entre groupes constitutifs, différends idéologiques, griefs personnels, ont créé les conditions d’une violence qui s’exerce de plus en plus, de façon récurrente, et dans tous les secteurs d’activité et de vie.
Cet échec est devenu pour nous de plus en plus préoccupant. La violence n’était qu’un symptôme, c’est désormais une réponse apportée à une question multiple qui n’est pas correctement posée : quel est notre avenir, que voulons-nous construire, et avec qui, quelles sont nos résolutions, avons-nous le courage de prendre conscience de nos insuffisances… ?
Depuis le début 2022, 54572 dossiers de violences physiques ont été ouverts, 1367 cas de violence sur les routes, 31.285 cas de violences domestiques, 7871 de violences sexuelles, 5316 cas de violence dans les hôpitaux, 4835 suspicions de violence émanant de mineurs.
La Violence sur les routes et dans les rues
Elle est devenue endémique. Les mains courantes déposées dans les postes de police, les plaintes instruites, les comparutions immédiates pour faits de violence routière sont en constante augmentation. De 2020 à 2022, 3713 dossiers ont été constitués concernant des suspicions de violences physiques sur les routes. (1112 en 2020, 1 234 en 2021, 1 365 cas en 2022, et l\’année n\’est pas encore terminée).
Un dépassement intempestif à Haïfa, un commentaire mal perçu adressé à un motocycliste à Holon (ce qui a valu à Youri Volkov d’être mortellement poignardé), une dispute verbale à Jérusalem ( à la suite de laquelle un chauffeur de camion, Nahoum Gross, a été agressé avec une matraque en métal), un coup de klaxon sonore (Nofer Katouka a été blessé), les exemples sont nombreux. Et comme l’a indiqué le représentant de l’association qui se préoccupe de ces violences, \ »Or Yerok\ » : « nous nous réveillons avec cette réalité où chacun de nous a peur de se déplacer sur la route aujourd’hui. »
Terrorisme rampant ?
Dans les commerces et les centres commerciaux (comme ce fut le cas au centre Azrieli à Tel-Aviv où une bagarre a éclaté après une dispute entre une employée et une cliente), un peu partout, sont relatés des faits similaires. Une personne qui quitte son domicile le matin n’est pas sûre de rentrer chez elle le soir, et cette réalité est alarmante.
Comme l’a déclaré le maire de Bat Yam, Zvika Brot, « La violence dans la société israélienne est du terrorisme ». Et le plus dramatique est que le seuil d’acceptation de ce type de violences est en passe d’augmenter parmi les citoyens, en situation de s’habituer à la violence, même si les Israéliens, les enquêtes le démontrent, ont perdu confiance dans la police et le système judiciaire. Et pourtant, la lutte contre la violence devrait être déclarée priorité nationale.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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