Les États du Golfe laisseront Israël faire le « sale boulot » en Iran

\"\"

Par Marc Brzustowski

Selon le Dr Yoel Guzansky, de l’INSS, bien que les pays arabes du Golfe reconnaissent l\’Iran comme une menace pour la région, ils préfèrent laisser Israël s\’en occuper (sur le plan militaire et des renseignements) ; motif : \ »Israël a les moyens de se protéger, pas nous\ ».

 

La crainte d\’une invasion par la mer

Tandis que les hauts responsables israéliens parlent à qui veut bien les entendre des dangers d\’une relance de l\’accord sur le nucléaire iranien, les nations arabes du Golfe font profil bas.

Les raisons de cette attitude ne résident pas seulement dans un système politique et culturel différent. Les États du Golfe voient l\’Iran comme un défi majeur auquel ils sont confrontés. Cependant, alors qu\’Israël traite le programme nucléaire iranien comme un jeu à somme nulle, l\’approche arabe se caractérise par sa dualité.

Des Accords sous la table avec Israël et… L\’Iran

De nombreux États arabes comprennent qu\’ils ne peuvent pas affronter l\’Iran seuls, et coopèrent donc secrètement avec Israël pour retarder l\’Iran, tout en maintenant des liens avec Téhéran. Chaque État du Golfe entretient des relations avec l\’Iran, dans le but de parvenir à des accords, ce qui atténuerait, selon eux, le risque d\’un conflit plus important.

L\’Égypte et la Jordanie, situées plus loin de l\’Iran que du Golfe, sont également troublées par l\’influence croissante de l\’Iran dans la région, mais commentent rarement la question publiquement, et le font principalement par intérêt économique et par nécessité de présenter leur solidarité avec le Golfe.

La contre-attaque serait dévastatrice

Les États du Golfe aimeraient arrêter le projet nucléaire de l\’Iran, mais ils comprennent que cela nécessiterait une action militaire, qui se traduirait par une contre-attaque iranienne sur leur territoire. « Israël a les moyens de se protéger, nous non », a fait savoir un jour un responsable d’un État du Golfe.

Ils n\’apprécient pas non plus particulièrement la levée potentielle des sanctions contre l\’Iran, au cas où le nouvel accord sur le nucléaire serait signé, et craignent que le nouvel afflux d\’argent ne contribue à une déstabilisation supplémentaire de la région par la République islamique.

Un lâchage américain est prévisible

Bien que certains États arabes, comme les Émirats arabes unis, pourraient également bénéficier d\’un commerce étendu avec l\’Iran une fois les sanctions levées, l\’accord leur montre à quel point leur principal allié occidental – les Américains – est réellement faible et retors.

Cependant, ils ne critiqueront probablement jamais l\’accord publiquement afin de rester en bons termes avec les États-Unis et de recevoir leur \ »paquet de compensation\ » : du matériel militaire de pointe.

Israël sait qu\’il se débrouillera seul

Les États du Golfe préféreraient qu\’Israël fasse le « sale boulot », et il est probable que certains d\’entre eux en ont discuté avec des responsables israéliens. Alors que la priorité absolue d\’Israël est la nécessité d\’arrêter le programme nucléaire iranien, les États du Golfe s\’inquiètent surtout de l\’implication de Téhéran en Irak, au Liban, en Syrie, au Yémen, à Gaza et en Afghanistan, ainsi que de son arsenal de missiles balistiques.

En ce qui concerne le Golfe, une fois l\’accord signé, l\’Iran recevra une légitimité de facto pour poursuivre non seulement ses activités nucléaires, mais aussi son expansion croissante au Moyen-Orient – directement ou via des mandataires.

Les pays du Golfe auront encore plus besoin d\’Israël une fois l\’accord signé. Leurs liens, aussi secrets soient-ils, avec Israël contribuent à leur sécurité nationale et servent de facteur de dissuasion.

1 réflexion sur “Les États du Golfe laisseront Israël faire le « sale boulot » en Iran”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut