La mélancolie de Poutine ? Par Jean-Marc Alcalay

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Arrêter la guerre ?

Si la Russie n’était pas le grand pays que l’on sait, juste à la frontière de l’Europe, culturellement assez proche de nous, qui plus est, dotée d’armes nucléaires, mais un petit État belliqueux sans envergure mondiale, peu armé, tout juste montrant ses dents dans les tristes accès paranoïaques de son chef, un dictateur qui voudrait seulement faire la Une des journaux…, et bien la guerre contre l’Ukraine et par extension indirecte contre le monde occidental n’aurait jamais eu lieu. Et si malgré tout, elle s’était déclenchée, l’Ukraine n’aurait fait qu’une bouchée de la Russie et ne se serait pas gênée, une fois vainqueur, d’humilier son voisin qui se serait alors couché sans rien dire, essayant par tous les moyens de cacher sa défaite aux yeux de son peuple et du monde.

Russie, Grandeur et décadence

Seulement voilà, la Russie n’est pas ce petit pays arrogant et belliqueux et son chef n’est pas un petit parano, encore que…, il en a bien quelques traits de caractère… Homme froid au faciès carré et qui semble tout droit sorti d’un bon vieux James Bond du temps de la guerre froide, élevé au lait a-mère du KGB, c’est comme si, au crépuscule de sa vie et face à la poussée de ses pulsions haineuses, enkystées jusque-là dans une revanche contenue, il voulait dans un dernier élan du cœur donner à la Russie ce qu’elle avait de meilleur et que depuis 1989, elle a perdu : sa grandeur. Le testament de Poutine, c’est la Russie retrouvée de son enfance, les colliers de fleurs qu’elle offrait aux intellectuels français éblouis par la beauté du communisme et par tant de réussites dans tous les domaines, et leur soutien sans concession pendant 72 ans, pour finalement dire, face au goulag et aux millions de morts, qu’ils ne savaient pas ! C’est toujours curieux de penser que d’autres savaient… La dernière offrande de Poutine à son peuple, c’est sa nostalgie de ces années passées au service du KGB. Un immense tissu de mensonges en vérité. La grande et belle époque, c’était quand la Russie n’avait pas peur de montrer ses muscles à l’Occident capitaliste dans un excès de virilité nationaliste, comme Poutine d’ailleurs, il y a peu, fier cavalier bombant son torse nu, chercheur sous-marin de trésor…

Une chute sans fin

Le retour de ces refoulés nostalgiques et narcissiques est bien opérant. Il a débordé le maître du Kremlin dont il éclabousse le monde. Aussi, si l’Ukraine était vainqueur de ce conflit face à un Poutine aussi gonflé qu’il l’est (à prendre dans tous les sens du terme), le risque serait à nouveau trop grand de l’humilier. Le prix à payer pour ne pas en payer le prix plus tard, serait de faire croire aux deux belligérants, Poutine et Zelinsky, qu’ils ont tous les deux gagné cette guerre, devant leur peuple et devant le monde. Mais si Poutine est vraiment le grand perdant, le fossoyeur du monde comme en son temps Hitler (comparaison n’est pas raison) si sa chère Russie s’effondre en même temps que son corps se dérobe à lui, qu’il ne tient plus sur ses bottes tâchées du sang des Ukrainiens, il pourrait bien alors se déprimer, voire se mélancoliser et alors…

La mélancolie de Poutine ?

    Dans l’histoire d’une vie, dans les choix professionnels, amoureux et autres, le destin pulsionnel quoi !, on ne peut pas faire abstraction des opérateurs psychiques en jeu chez chacun. Passer du fantasme à la réalité provoque un remaniement pulsionnel auquel parfois on ne s’attendait pas. Passer d’une attitude guerrière au déclenchement réel d’un conflit armé, sans changement psychique suppose une force moïque telle qu’elle peut contenir les poussées pulsionnelles du Ça. Sans quoi face à l’effondrement armé qu’une défaite suppose, il y a risque de dépression chez celui qui a mis le feu aux poudres, voire de mélancolisation. Et si c’était ce qui risquait d’arriver à Poutine en cas de défaite humiliante ? Ainsi, Poutine, complètement confondu avec la mort de son projet de conquête de l’Ukraine et face à son peuple appauvri par cette guerre inutile et endeuillé à jamais par la mort de ses fils, Poutine alors, mélancolique, emmuré dans des conflits psychiques insurmontables, assiégé cette fois en sa forteresse intérieure par la pulsion de mort, ne pourrait-il pas se suicider comme d’autres l’ont fait, ou, dans un dernier et ultime sursaut maniaque, projeter sa pulsion de mort sur le monde en faisant tout sauter. Exploser avec tous et entraîner le monde entier dans le grand néant de la mort. Où comme on dit : après moi le déluge !

Scénario catastrophe dont nous ne verrons pas l’aboutissement si nous arrivons à surmonter nos propres poussées narcissiques de vainqueurs, et si nous faisons l’effort de ne pas trop humilier Poutine en cas de défaite de la Russie.

Jean-Marc Alcalay

La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine

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