L’ingérence du New York Times dans la politique intérieure d’Israël : Netanyahou répond

Marc Brzustowski

« Le New York Times délégitime la seule démocratie du Moyen-Orient »

Le Premier ministre élu : \ »Je continuerai d\’ignorer ses avis infondés et me concentrerai plutôt sur la construction d\’un pays plus fort et plus prospère.\ » Benjamin Netanyahou a répondu dimanche soir à l\’éditorial du New York Times qui a sévèrement fustigé Netanyahou.

Le NYT affirme que le nouveau gouvernement qu\’il met en place mettrait l\’avenir de l\’État d\’Israël en danger. Netanyahou : \ »Après avoir enterré la Shoah pendant des années dans les faits divers et diabolisé Israël pendant des décennies sur ses premières pages, le New York Times appelle maintenant sans vergogne à saper le gouvernement élu d\’Israël.\ » Alors que le New York Times continue de délégitimer la seule vraie démocratie au Moyen-Orient et le meilleur allié de l\’Amérique dans la région, je continuerai d\’ignorer ses conseils infondés et de me concentrer plutôt sur la construction d\’un pays plus fort et plus prospère, en renforçant des liens avec l\’Amérique, en élargissant la paix avec nos voisins et en garantissant l\’avenir du seul et unique État juif.

Netanyahou fait-il trop de concessions aux partis radicaux ?

Un éditorial du « New York Times » a mis en garde hier contre la formation du nouveau gouvernement dirigé par Netanyahou. Il a appelé les États-Unis à exprimer leur opposition et à aider les « forces modérées » en Israël, dans leur lutte contre la coalition nationale en train de se forger à Jérusalem.

Le journal américain a écrit que « le gouvernement d\’extrême droite qui arrivera bientôt au pouvoir, dirigé par Benjamin Netanyahou, marque un changement qualitatif surprenant par rapport aux autres gouvernements depuis les 75 ans d\’histoire du pays. Alors que Netanyahou a clairement le soutien des électeurs israéliens, la victoire de sa coalition a été étroite et ne peut être considérée comme un mandat solide. Il a dû faire des concessions étendues aux partis ultra-orthodoxes et nationalistes, qui mettent en danger la valeur d\’un État juif démocratique.\’\’

Le NYT appelle à \ »s\’opposer\ » à un gouvernement légitime !

Le journal mentionne que le \ »New York Times\ » soutient Israël et la solution à deux États depuis de nombreuses années, et affirme que \ »le gouvernement émergent de Netanyahou est une menace importante pour l\’avenir d\’Israël – pour la direction dans laquelle il se dirige, pour sa sécurité et même l\’idée de l\’État juif. La position du gouvernement peut rendre militairement et politiquement impossible la solution à deux États.\’\’ Le New York Times appelle l\’administration Biden à agir : \ »Au lieu d\’accepter ce résultat, l\’administration Biden devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour exprimer son soutien à une société israélienne caractérisée par l\’égalité des droits et l\’État de droit, comme elle le fait dans les pays du monde entier.\ » Ce sera un acte d\’amitié et sera cohérent avec le lien profond entre les deux pays.\ »

Le NYT représente JStreet et l\’aile gauche du parti démocrate

« Les ministres du nouveau gouvernement sont censés compter des personnalités comme Itamar Ben Gvir, qui a été condamné en Israël en 2007 pour incitation au racisme et soutien à une organisation terroriste juive. Il sera probablement ministre de la Sécurité nationale. » Bezalel Smotrich, qui a longtemps a soutenu l\’annexion complète de la Cisjordanie, devrait être nommé comme prochain ministre des Finances, avec des pouvoirs supplémentaires sur l\’administration de la Judée-Samarie et le poste de sous-commissaire à l\’identité juive au cabinet du Premier ministre. »

Un plaidoyer conservateur pour l\’immobilisme

\ »Ces mesures sont troublantes et les dirigeants américains ont besoin de les examiner dans le détail. La principale réponse de l\’administration Biden jusqu\’à présent a été un discours prudent du secrétaire d\’État Anthony Blinken devant le groupe de la gauche libérale J-Street le 4 décembre, dans lequel il a annoncé que les États-Unis s\’engageraient vis-à-vis de la politique israélienne, pas en fonction des individus qui tiennent des postes.

Le New York Times appelle l\’administration Biden à aider les \ »forces modérées de la politique et de la société civile israéliennes\ » dans leur lutte pour éviter que la Knesset ne vote des limitations du pouvoir de la Cour suprême et s\’assurer qu’elle protège les droits de la minorité arabe et de la communauté LGBT.

L\’article se terminait par ces mots : « Tout ce qui porte atteinte aux valeurs démocratiques d\’Israël – qu\’il s\’agisse de l\’annexion des implantations juives en Judée ou de l\’établissement d\’avant-postes illégaux – nuira à la solution à deux États. Le soutien de l\’Amérique à Israël reflète le respect de nos deux pays pour les valeurs démocratiques.

Le président Biden et Netanyahou doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réaffirmer cet engagement.

Bibi, l\’adulte responsable d\’une crise de croissance ?

Commentaire : notons qu’au-delà de la fustigation de ses alliés Ben Gvir et Smotrich, les critiques de ce gouvernement, issues des milieux libéraux et des cercles d’affaires, font toujours appel à Netanyahou comme le seul « adulte responsable » au gouvernail.  Finalement, il est placé dans une position d’équilibre de dernier recours, en tant qu’homme ayant toujours gouverné au « centre-droit ». Les réputations sulfureuses que se sont taillées Ben Gvir et Smotrich servent de tison ardent pour le mettre en difficulté au moindre signe de changement ou de réforme et préserver le « statu quo » du mythe de la « solution à deux États ».

Le chant du cygne de Ramallah

Dans le monde réel, Mahmoud Abbas a déjà perdu les « places fortes » de la subversion armée, au profit de gangs engagés dans le grand-banditisme, le racket et le terrorisme (« Fosse aux Lions », etc). On peut le dire de Jénine, Naplouse et, dans une moindre mesure, Hébron. C’est dans ce chaos (Fauda en arabe) que les politiques devront trancher pour maintenir une sorte « d’autorité » fictive qui n\’en a que le nom. Celle-ci ne peut, en aucune mesure, favoriser des élections \ »démocratiques\ » et ne perdure que grâce à sa clause de survie : la guerre juridique qu’elle mène indéfiniment contre l’État juif. Mais elle reste dans l’incapacité de « gérer les territoires » sans l’appui nocturne de Tsahal.

À mesure que l\’anarchie se répand dans les territoires, la demande de rétablissement de l\’ordre, et donc l\’appel aux méthodes \ »radicales\ », s\’amplifie.

Aucun journal new-yorkais, ni aucun gouvernement occidental, ne peut rien changer à cet état de fait. Malgré les protestations formelles, ils ne peuvent que composer avec le pilote dans l\’avion.

La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine

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