Après de longs entretiens entre Dieudonné et André Darmon, mais aussi l\’interview qui paraîtra sous peu, Dieudonné a souhaité préciser et étendre la portée de la première lettre déclarative. Il souhaite accompagner celle-ci de gestes concrets de réparation, qui s\’enchaîneront au fur et à mesure de son parcours \ »d\’expiation\ » (selon le terme employé par André Darmon, lors de l\’interview).
La Seconde lettre de Dieudonné
Si la proposition d’il y a 20 ans tient toujours, je me ferai un plaisir d’accompagner Le Grand rabbin Korsia à Auschwitz pour nous recueillir ensemble.
Marseille le 17 Janvier 2023 2 h 20
Mes chers compatriotes,
André Darmon me demande une adjonction à la publication de l’interview qu’il m’a fait l’honneur de m’accorder. Il me prie amicalement de clarifier ma position sur des points selon lui essentiels à la compréhension de ma démarche.
Je pensais avoir été clair en demandant pardon à mes compatriotes de la communauté juive.
Je l’ai fait humblement en évitant la surenchère qui aurait consisté à vouloir me justifier.
J’ai parlé d’erreur, de faute… J’ai battu ma coulpe comme se devait de le faire le pêcheur que je suis et le pénitent que je veux être. Je n’ai pas cherché à invoquer de circonstances atténuantes, et j’ai expliqué pourquoi j’estimais ne pas en avoir. Je n’ai pas cherché à me trouver des excuses, mais seulement à demander pardon.
Je l’ai fait le plus simplement du monde pour soulager ma conscience, et sans arrière-pensée ; dans l’espoir aussi de faire du bien à ceux que j’ai pu offenser.
Je l’ai fait parce que ce rêve que je caressais depuis longtemps devenait enfin possible par l’entremise de Francis Lalanne et le concours d’André Darmon.
Francis qui m’a écouté fraternellement ; et André qui, avec courage et bienveillance, m’a ouvert, les colonnes de son journal.
Quel mal ont-ils fait exactement ? Je ne comprends pas. Pourquoi ce déferlement de violence à leur encontre…
Faut-il considérer aujourd’hui qu’il est répréhensible d’œuvrer à la réconciliation des Français ?
Faut-il considérer aujourd’hui qu’il est répréhensible d’œuvrer à la fraternité ?
Si je me repends aujourd’hui, c’est bien parce que je considère moi-même avoir causé de la peine. Alors où est le problème ?
Dans la mesure où certains refusent l’idée même de mon repentir, disons-le : ce n’est plus mon procès qu’ils font : c’est celui du pardon.
Ma démarche de pardon crée le trouble et la suspicion chez certains. Jusque parmi mes amis comme Alain Soral que ma demande de pardon semble plonger dans « l’incompréhension. » D’autre part, certains de mes détracteurs semblent regretter en ma personne l’archétype de l’antisémite notoire qui soudain manquerait à l’appel…
À mon ami Alain Soral, je répondrai seulement ceci : Quelle que soit la force de notre amitié, je ne partage pas la vision du :« ni oubli ni pardon ». Moi, je veux être dorénavant l’apôtre du pardon, de la paix et de la réconciliation à l’intérieur de la nation française. Pour ce qui est de l’oubli, chacun doit rester libre.
Je pense que l’oubli peut être aussi un bon remède contre les rancœurs de la haine, de la tristesse, et même contre les travers de la nostalgie…
Je veux oublier, moi, le mal qu’on m’a fait, et c’est bien volontiers que je pardonne à ceux qui m’ont fait du mal et à ceux qui m’en veulent.
Mais tout cela, cher Alain, nous aurons l’occasion d’en parler.
Quant à ceux de mes détracteurs qui ne peuvent se résoudre à me voir jeter au feu les oripeaux d’antisémitisme dont la vox diaboli a voulu, hélas, m’affubler, je suis aux regrets de les contrarier une nouvelle fois. Il faut que « ces gens-là, »comme le chantait Jacques Brel, comprennent qu’ils ne doivent pas compter sur moi pour incarner l’antisémitisme auquel ils ont recours pour justifier leur propre violence.
Que ce soit clair pour tout le monde et redit une fois pour toutes : je ne suis pas antisémite. Je ne l’ai jamais été, et ne veux pas l’être.
En ce qui concerne Israël, je découvre depuis ma demande de pardon des Israéliens courageux et sincères, prêts à échanger et à œuvrer pour la paix. Étant, et cela m’a été reproché, un ami des peuples iranien, syrien, libanais et palestinien, je suis idéalement positionné pour travailler sur le terrain artistique au rapprochement entre Israël et ses voisins.
Et puisque André me demande aujourd’hui de le réaffirmer solennellement, je suis radicalement opposé à toute idéologie d’extermination du peuple israélien. Je ne veux plus être utilisé comme icône antisémite, mais comme acteur de la réconciliation.
Pour le reste, je ne veux plus m’exprimer sur les sujets de société que dans mon costume de bouffon et par le biais de l’humour. Je le mesure aujourd’hui, ma précédente posture adoptée un temps par bravade n’a pas contribué à répandre l’harmonie dans mon sillage.
Par souci d’apaisement, j’y renonce aujourd’hui. Et je demande à tous, amis et ennemis, de respecter ce choix qui est le mien. Désormais, je veux me cantonner à mon rôle d’humoriste.
Je veux employer toute mon énergie à distraire, à faire rire, et contribuer par mon art à la pacification du monde ; à la réconciliation entre les âmes.
Voilà : que dire de plus ?
On me demande çà et là d’en finir avec ma fameuse quenelle dont certains de mes détracteurs ont voulu faire un symbole nazi. Non : ma quenelle n’est pas comme certains ont voulu le faire croire:” un salut nazi inversé ». Ma quenelle n’est pas et n’a jamais été l’expression d’un « geste antisémite ».
Ma quenelle, c’est un geste d’émancipation de l’esclave, un geste d’insoumission, d’homme libre. Ma quenelle, c\’est ma dignité d’homme noir. Je veux bien plaider coupable pour mes excès, mes outrances, mes ratages : mais pas pour le détournement que certains ont voulu faire de mes créations…
Je ne veux pas cautionner la fausse interprétation que l’on a faite de ma Quenelle. Et j’espère que la communauté juive, à son tour, reprendra ce geste non pas comme un artefact antisémite, mais comme le signe de ralliement de tous ceux qui veulent vivre libre et rire à mes spectacles.
Je veux terminer en remerciant mon public toujours aussi nombreux à venir à ma rencontre.
Ce qui prouve bien que l’antisémitisme n’est pas et n’a jamais été un fonds de commerce pour moi.
Voilà, j\’en ai terminé. À présent, je donne rendez-vous à ceux qui le désirent, pour rire ensemble de ce monde de fous.
Je me demande ce que Jean-Jacques Goldman pourrait exprimer face à ce changement notoire.
Espérons que ce soit sincère.
Si c’est le cas, on se doit de pardonner.
Je ne pense pas du tout que c’est sincère. Je pense que c’est très calculé car Dieudonne a payé un gros prix financièrement pour son antisémitisme, procès, interdiction de jouer etc.. Il veut arrêter cette image de lui tout simplement car ça ne lui a pas réussi. Une fois pardonné, il pense redevenir populaire et faire plein d’argent. D’après moi, il faut tout simplement l’ignorer. Ne lui répondez pas, cette demande de ‘pardon’ ne sert que lui
Bravo a Francis Lalanne, un artiste que j appréciais (et que ma mere adorait sur ses dernieres années, a l’époque de « on se retrouvera »), mais dont je m’etais detourné suite a ses propos envers Dieudonné.
Il nous donne ici une belle et grande leçon, et je l’en remercie. Une démonstration d’humilité et d’honnêteté intellectuelle dont beaucoup auraient raison de s’inspirer, moi le premier.
Bravo aussi a Dieudonné pour sa démarche, aussi inattendue que courageuse. Je lui souhaite d’atteindre le but qu’il s’est fixé, quel qu’il soit.
L’histoire de cet antisémite qui demande comment se faire pardonner.le rabin lui dit prend ce sac rempli de plumes, tu jettes les plumes au vent qui les disperse. Puis une à une tu vas les récupérer. Tes paroles de haine que tu a rependu comme ces plumes tu ne pourras plus les reprendre. Alors, D. Pourras peut-être te pardonner mais ceux que tu as meurtrie et sont dans leur tombe essais de leur expliquer ta repentance.
Le pardon n’est pas l’oublie seul D. pardonne. Pas les morts. S’il veut aller à Auschwitz qu’il aille seul sans un faire valoir de rabin. Il crains que les morts lui tournent le dos et se retournent dans leur tombe. Les peuples qui effacent dans leur mémoire les périodes sombres n’ont pas d’avenir. On ne dit pas un Allemand à tué mais un nazi. Ça disculpe l’Allemagne qui peut espérer passer pour une victime. Le juif à 5000 ans de mémoire et n’oublie pas. Si tu lui demandes son âge, rajoutes 5000 ans de plus. Moi je n’oublie pas ses 30 ans de haine rependues. Le pardon n’efface rien et ses pieds de nez sont sa culture. Il reviendra avec ses amis »Soral » et autres pour rire de sa blague de pardon que toi tu as cru.
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A quand un pardon aux noirs aux chinois, aux arabes pour les vanes perçues racistes? Ah non la c’est pas la peine, c’est acceptable..
De la poudre de magicien…les zénith lui ferment les portent alors il faut qu’il pense à demander pardon pour se remplir les poches…on a cerné le personnage..des excuses c’était avant qu’il fallait les faire plus maintenant
Pour une fois je le ressens sincère! Dans sa religion, la prière principale, il y a une phrase qui dit « Pardonnez à ceux qui vous ont offensés » Il va partir vivre en Afrique et retrouver son rôle d’africain être chef de famille. Certes avoir reçu tant de haine pendant tant d’années ont du l’exterminer. Pour qu’il y ai un jour la paix dans le monde, il n’y a que le PARDON pour que le monde aille mieux. AMEN
Qu’il se fasse oublier, c’est le mieux qu’il puisse faire. Pas de pardon, jamais.
pour rappel le déclencheur de tout ca c’était chez faugiel en 2003 devant Jamel debouze il a imité un « colon » Israëlien, et c’était mauvais, il a ensuite fait un spectacle mes excuses sur un ton provocateur qui n’est pas passé, pour la suite j’ai beaucoup rit jusqu’en 2013 même si certaines répliques étaient gênantes mais avec du recul j’ai toujours compris son humour très sombre mais parfois malaisan il faut l’avouer. Je pense sa démarche sincère car il a totalement gâché sa carrière et a manqué au cinéma français à force de s’acharner, je ne le plaint pas il a su en vivre, mais ces excuses c’est ce qu’il devait faire à minima et celui qui n’accepte pas le pardon n’a rien à faire dans quelconque religion