(L\’interview a été réalisée en 2020)
L’Interview Exclusive d’Itamar Ben Gvir, L’Électron libre de la politique israélienne
\ »J’appelle à l\’expulsion des citoyens arabes d\’Israël qui ne sont pas fidèles à Israël\ »
J’ai rendez-vous à Jérusalem, à la Knesset avec Itamar Ben Gvir, et je revoie illico, tout en cheminant, les fantômes de Benny Elon, de Gandi, de Shaoul Mofaz et de combien d’autres députés et ministres que j’ai rencontrés ces 25 dernières années dans les murs du Parlement Israélien.
Trêve de nostalgie, je me sors des contrôles et des dédales de la Knesset. Ben Gvir est en retard. Qu’importe. Il est désormais invité partout, car il semble être devenu aujourd’hui le représentant de cet Israël qui ne veut plus que son identité juive soit bafouée, que ses concitoyens soient battus comme plâtre, que ses synagogues soient brûlées.
L’antijudaïsme et l’antisionisme virulents des émeutiers arabes israéliens, ont finalement recentré, sur la carte politique, celui que tout le monde dépeignait comme un extrémiste acharné. Mais il s’avère, au fond, qu’il avait vu plus vite que les autres ce qui allait se passer, notamment lors de l’agression du Hamas, de celle sauvage de nos propres concitoyens arabes. Itamar Ben Gvir enfin arrive, enfile la cravate de rigueur pour les interviews filmées et nous commençons.
André Darmon : Itamar, entrons dans le vif du sujet, Croyez-vous, vous-même, à la coexistence avec les Arabes et croyez-vous que les Arabes y croient eux-mêmes ?
Itamar ben Gvir : Cela peut paraître bizarre et je vais sûrement te surprendre, mais je crois en la coexistence et je pense qu’il existe beaucoup d’Arabes avec lesquels on peut vivre en paix et en toute sérénité. Mais tout d’abord, il faut balayer ce qui se trouve sous la table.
Il faut savoir que beaucoup ne veulent pas de nous ici. Ils voudraient ici un Etat islamique, un califat, comme cela se passe en Europe et tous les non-arabes seraient considérés comme des parias. Je n’ai aucun problème avec ceux qui acceptent l’Etat d’Israël comme Etat juif. Pour ceux qui ne l’acceptent pas et qui pensent à en faire un état musulman, ceux-là, je les rejette.
A.D. : Itamar ne crois-tu pas que les évènements de mai ont montré le vrai visage des Arabes israéliens ?
Itamar BG : je ne veux pas généraliser et dire que tous les Arabes israéliens sont comme cela. Mais il est vrai que chez certains on a vu leur vrai visage. Et de ceux-là, nous n’en voulons pas en Israël.
A.D. : Ne penses-tu pas qu’à la suite de ces mêmes événements que la Loi (de l’Etat-)nation (HOK Haleoum -si décriée par les Arabes et par la Gauche NDLR) doit être améliorée et durcie ?
Itamar BG : Cette loi est une bonne loi, une loi logique, qui affirme que ce pays est un pays juif avant tout, c’est le foyer des Juifs. Ceux qui sont contre cette loi sont des hypocrites.
Oui, vous avez raison il faut la parachever avec d’autres lois. Mais l’autre problème qui se pose ce sont les juges et les tribunaux israéliens qui se sont arrogés le droit de diriger le pays. Le monde de la justice a cru qu’il pouvait légiférer à la place de la Knesset ou du gouvernement.
La première chose que j’aurais faite, si j’étais ministre de la Justice, c’est de changer la façon de nommer les juges, Ici un juge amène un autre juge et sur neuf juges, cinq sont désignés par leurs pairs. Je veux changer cela, changer la composition de cette commission de nomination afin que chaque juge puisse être nommé avec un agenda sioniste et juif à présenter.
Intégrer des juges séfarades, des juges orthodoxes par exemple, de façon à changer la composition de la Cour Suprême. J’aimerais changer le poids de la commission et faire que la Knesset nomme, elle, six juges sur neuf et non 4 comme aujourd’hui.
A.D. : Il ne se passe pas un jour sans que les journalistes, les citoyens, la gauche n\’affirment que Bibi s’est trompé et que ce qu’il a fait depuis 13 ans ce n’est pas ce qu’il fallait faire avec Gaza. Pour tout le monde, même pour la droite, la politique menée contre le groupe terroriste Hamas est mauvaise. Si tu avais été à sa place ou membre du cabinet sécuritaire, qu’aurais-tu fait ?
Itamar BG : Il est certain que je suis d’accord avec ceux qui pensent que ce n’est pas la bonne politique. Ce qu’il a fait pendant la dernière opération est excellent, mais cela va tenir un an ou deux. Oui, il faut écraser le pouvoir du Hamas à Gaza. Complètement. Ou bien qu’ils se cachent sous terre ou ils seront tous éliminés. Notre pays souverain et notre capitale sont bombardés, harcelés, et nous regardons cela comme si c’était simplement de la pluie. Si Paris avait été bombardé, puis encore bombardé, les Français auraient-ils accepté cela avec sérénité ? Non, ils seraient partis en guerre.
(Si vous vous) installez dans des villes israéliennes où il y a des arabes, cela ne leur plait pas. Nous mettons en place des barrières à Chaar Chrem pour leur sécurité, cela ne leur plait pas. Et chaque fois nous nous culpabilisons. C’est très juif, cela. Savez-vous quand est ce que nous les énerverons plus!? Quand nous serons noyés dans la mer !
A.D. : Itamar, les élections ?
Itamar GV : Je serais presque partant pour des nouvelles élections, car je suis certain que ce n’est pas 4, 5,6 ou même 12 mandats que nous recueillerons tant je sens la ferveur chaque fois que je parcours le pays. Du nord au Sud, les laïcs et les religieux m’accueillent partout avec amour. Ils savent tous que je me bats pour eux.
A.D. : Qu’en est-t-il du Mont du Temple ? Est-il possible de réparer cette stupidité historique qui date de 1967 et de reprendre, nous Israéliens, le contrôle du Mont et de l’Esplanade ?
Itamar GV : Savez-vous que le Mont du Temple, qui est le lieu le plus saint du Judaïsme, est le seul endroit au monde où un Juif n’a pas le droit de prier ? Si cela se passait ailleurs, à Paris ou à New York, on parlerait d’antisémitisme, d’antijudaïsme. Le Mont du Temple est un symbole et celui qui contrôle ce symbole contrôle tout le pays.
A.D. : Un peu de prospective. Supposons, Itamar, que vous soyez Premier ministre. Que feriez-vous tout de suite en prenant vos fonctions ?
Itamar GV : La première des choses que je recommanderais, c\’est l’expulsion d’Israël de tous ceux qui se revendiquent nos ennemis. La seconde que j’initierais, c’est l’encouragement à l’Alya des juifs d’Occident.
A.D. : Quelle est la solution en dehors du Hamas ? Qui pour le remplacer ?
Itamar GV : Sincèrement ce n’est pas mon problème. Ils ont voulu que nous sortions de Gaza il y a 15 ans et nous en sommes sortis. Et l’on voudrait que l’on soit responsable aujourd’hui de Gaza. Nous, nous devrions nous préoccuper de leur alimentation, de leurs enfants, de leur électricité ? Si je devais choisir entre voir mes enfants touchés par la guerre ou leurs enfants, il est évident que je veux d’abord voir mes enfants protégés.
Nous récupérons légalement des maisons juives à Sheikh Jarrah (Chimon Hatsadik), et désignées comme telles par la Cour Suprême, cela ne plait pas aux Arabes, nous voulons monter sur le Mont du Temple, cela ne plait pas aux Arabes, nous voulons faire venir des Juifs du monde et en particulier des Juifs de France, qui sont traditionalistes et sionistes. Leur donner tous les outils et les meilleures conditions pour monter et s’installer ici. La balance démographique n’est pas encore assez bonne. La Galilée, Le Néguev sont des endroits ou le pays perd le contrôle et que nos nouveaux immigrants doivent peupler rapidement.
A.D. : j’écoute les députés arabes israéliens, j’entends leurs discours, j’entends aussi surtout ce qu’ils ne disent pas pour calmer les esprits. Ce sont pour la plupart des ennemis du pays.
Itamar GV : Israël est le seul pays qui paye des députés arabes, en l’occurrence qui ne font pas allégeance à leur pays et qui le combattent de l’intérieur et qui préconisent d’effacer Israël de la carte. Ils ont leur bureau à quelques mètres du mien, là où nous nous trouvons. Je suis ici justement pour changer les choses. J’étais, jusqu’à présent, un avocat auquel tout réussit sur le plan professionnel et financier et j\’ai décidé de laisser tout cela pour m’occuper de ces problèmes graves qui agitent le pays. Oui je suis là pour changer les choses.
Bio Express : Itamar Ben-Gvir
Itamar Ben-Gvir, né le 6 mai 1976, avocat et homme politique israélien est un dirigeant du parti d\’extrême droite, Otzma Yehoudit, l\’un des successeurs idéologiques de Kahane. Il défend les radicaux juifs jugés en Israël et a appelé à l\’expulsion des citoyens arabes d\’Israël qui ne sont pas fidèles à Israël. Il est membre de la Knesset. Le mois dernier, il s’est installé dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem, en signe de solidarité avec les habitants et propriétaires juifs.
Ben-Gvir a grandi à Mevaseret Sion. Son père est né à Jérusalem d’immigrants juifs irakiens laïcs. Sa mère est une immigrante juive kurde qui avait été active dans l’Irgoun, adolescente.
Ben-Gvir adoptera des vues religieuses et radicales pendant la première Intifada. Il rejoint Moledet, un parti préconisant le transfert des Arabes hors d\’Israël, puis le Rav Kahana, parti finalement interdit par Israël. Il a été arrêté à l’âge de 14 ans et aurait été exempté du service militaire en raison de ses idées politiques. Dans les années 1990, il était actif dans les manifestations contre les accords d’Oslo. En 1995, quelques jours avant l\’assassinat d’Yitzhak Rabin, Ben-Gvir attire l\’attention du public lorsqu\’il apparait à la télévision, brandissant un emblème de Cadillac, volé sur la voiture de Rabin. En novembre 2015, il a affirmé avoir été inculpé 53 fois. Dans la plupart des cas, les accusations ont été rejetées.
Vie politique
Ben-Gvir fut l\’assistant parlementaire de Michael Ben-Ari. Le 25 février 2019, Ben-Gvir déclarera que les citoyens arabes d\’Israël qui n\’étaient pas fidèles à Israël \ »devaient être expulsés\ ». Ben-Gvir possédait une photo de Barouch Goldstein, accrochée dans sa maison.
Goldstein avait massacré 29 musulmans à la Grotte des Patriarches en 1994. Ben Gvir l\’a enlevé pour préparer l’élection législative de 2020 afin d\’être autorisé à se présenter sur la liste de droite unifiée dirigée par Naftali Bennett. Il a été finalement élu à la Knesset, quand la liste Smotrich a remporté six sièges. Ben-Gvir s\’est parfois représenté lui-même lors de ses actes d\’accusation et, sur la suggestion des juges, il a décidé d\’étudier le droit.
À la fin de ses études, le Barreau d\’Israël l\’a empêché de passer l\’examen en raison de son casier judiciaire. Ben-Gvir a affirmé que la décision était politique. Après appel, cette décision a été annulée, mais Ben-Gvir devrait d\’abord régler trois affaires pénales dans lesquelles il était inculpé à l\’époque. Acquitté pour ces trois accusations, il a réussi les épreuves et a obtenu sa licence pour pratiquer en tant qu\’avocat. Ben-Gvir a représenté une série d\’activistes juifs d\’extrême-droite, soupçonnés de terrorisme et de crimes de haine. Parmi les clients notables figurent Benzi Gopstein et deux adolescents accusés de l’incendie criminel de la Douma.
Ben-Gvir serait \ »l\’homme de référence\ » pour les extrémistes juifs confrontés à des problèmes juridiques, et est également l\’avocat de Lehava, une organisation d\’extrême droite anti-assimilation israélienne qui s\’oppose aux mariages mixtes, juifs avec des non-juifs, et il a poursuivi le Waqf
Mille mercis à Meyer Ben Hayoun et à Danny Cohen pour leur aide.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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