Les EU chagrinés par l’accord de coalition du 23 février 2023
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Par Bertrand Ramas-Muhlbach
Le 24 février 2023, l’administration de Joe Biden a fait part de son vif mécontentement suite à l’accord gouvernemental (passé la veille) entre le Ministre des Finances Bezalel Smotrich (également ministre suppléant de la défense) et le Ministre de la Défense Yoav Galant. En effet, cet accord (passé sous le contrôle du Premier ministre Benjamin Netanyahou) confère au premier, les plus larges prérogatives en matière civile sur la zone C de Cisjordanie (sous contrôle militaire israélien en vertu des accords israélo-palestiniens de paix d’Oslo de 1993).
Une administration civile pour la Judée-Samarie
Plus précisément, avec l’accord de coalition du 23 février 2023, Bezalel Smotrich se voit accorder un statut de «quasi-gouverneur» de la Cisjordanie : le commandement militaire israélien de la zone (qui prévalait depuis les accords d’Oslo) se transforme en administration politique civile, avec transfert au ministre des Finances des pouvoirs les plus étendus sur la planification et la construction d’implantations nouvelles, mais aussi sur la nomination des responsables de l’administration civile de ces territoires, voire encore sur le sort des implantations sauvages israéliennes…
Une annexion qui ne dirait pas son nom ?
Pour l’administration américaine, le changement de gouvernance de ce territoire constitue la première étape de son annexion (ce dont Bezalel Smotrich est partisan depuis toujours). Aussi, les responsables américains ont informé le Premier ministre israélien de ce qu’ils s’opposeraient à toute mesure de nature à compromettre ce qui est couramment appelé « les perspectives d\’une solution à deux États ». Les EU redoutent que cet accord facilite l\’expansion des implantations juives en Judée-Samarie, et perturbe le statu quo historique (l’interdiction pour les Juifs de prier sur le Mont du Temple).
Sur le terrain sécuritaire, l\’administration Biden craint également un accroissement des tensions entre Israël et les terroristes palestiniens (à l’origine de l’élimination de dizaines d’entre eux en Judée-Samarie partagée et à Jérusalem-Est, depuis le début de l’année). D’ailleurs, pour le directeur de la CIA William Burns, les violences palestiniennes ne sont pas sans rappeler celles qui ont secoué la région lors de la Seconde Intifada (de l’année 2000).
Des gangs terroristes se substituent à la rue
Rappelons effectivement qu’au cours de cette période, plus de 1 000 Israéliens avaient été assassinés (entre 2000 et 2005) avant que le terrorisme palestinien ne soit partiellement contenu avec la coordination sécuritaire entre Israël et l\’Autorité palestinienne. L’inconvénient résulte de ce que les Palestiniens contestent de plus en plus le contrôle sécuritaire de l\’AP. Aussi, l’État d’Israël doit-il désormais faire face à la présence de nouvelles organisations terroristes comme les Brigades de Jénine ou encore la Fosse aux Lions de Naplouse.
Il est donc à craindre que les Palestiniens trouvent dans l’accord du 23 février 2023 un nouveau prétexte pour multiplier les violences à l’égard des Juifs. Il leur suffira d’invoquer la violation de droits imaginaires (que la communauté internationale leur a inventés).
La \ »confiance\ » ? Quelle \ »confiance\ » ?
L’État d’Israël prend donc le risque de déplaire à son allié américain, depuis toujours critique à l’idée d’une expansion des implantations juives en zone C de Judée Samarie. La Maison Blanche dit en effet s’opposer « aux mesures unilatérales qui exacerbent les tensions, nuisent à la confiance entre les parties et compromettent la viabilité géographique de la solution à deux États ». Selon l’absurde doxa internationale (également adoptée par les EU) les Israéliens « réduisent les chances d\’un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien » (les EU, tout comme la communauté internationale, feignent d’oublier le refus palestinien de toute coexistence pacifique avec l’État juif, voire l’appel des islamistes palestiniens à son éradication).
A la décharge d’Israël, la position américaine manque de clarté (et de constance).
Le 17 février 2023, les États-Unis se sont opposés à la résolution proposée par les Émirats Arabes Unis (qui a pourtant normalisé ses relations avec Israël), menaçant d’exercer leur droit de veto. Au terme du texte, le Conseil de sécurité de l\’ONU devait condamner les implantations juives dans ces termes : « l’établissement par Israël de colonies de peuplement dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n\’a aucune validité juridique et constitue une violation flagrante du droit international ». La résolution visait alors « les tentatives d\’annexion, y compris les décisions et mesures d\’Israël concernant les \ »colonies\ » (implantations), y compris les avant-postes (de colonies/implantations), appelant à leur annulation immédiate »…
Une rhétorique rodée de \ »l\’occupation\ » d\’un territoire disputé
Le Conseil de sécurité devait alors réitérer « sa demande qu\’Israël cesse immédiatement et complètement toutes les activités de colonisation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et qu\’il respecte pleinement toutes ses obligations juridiques à cet égard »… Les États-Unis se sont opposés à une telle rédaction.
En revanche, le 20 février 2023, les États-Unis ont soutenu la déclaration du Conseil de sécurité de l\’ONU (plus nuancée) condamnant « l’extension des colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé » dans ces termes : « le Conseil s\’oppose fermement à toutes les mesures unilatérales qui entravent la paix, y compris la construction et l\’expansion des colonies par Israël, la confiscation des terres des Palestiniens et la légalisation des avant-postes des colonies, la démolition des maisons des Palestiniens et le déplacement des civils palestiniens »…
Face au parti pris de la communauté internationale en faveur des Palestiniens, Israël n’a donc d’autre choix que celui de respecter l’accord de coalition.
Rappelons, en effet, qu’en décembre 2022, des personnes se présentant comme «experts de l\’ONU » ont condamné Israël pour ses (soi-disant) actes de violence, avertissant que 2023 pourrait voir un plus grand nombre de victimes : « À moins que les forces israéliennes n\’abandonnent cet état d\’esprit dominant des colons et traitent à juste titre les Palestiniens des territoires occupés comme des personnes protégées, le bilan déplorable d\’Israël en Cisjordanie occupée se détériorera probablement davantage en 2023 ». Le traitement discriminant dont l’État d’Israël fait l’objet de la part des Nations unies justifiait qu’il poursuive le processus visant à se protéger du terrorisme palestinien.
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A ce jour, l’État de Palestine a été reconnu (le 29 novembre 2012) par les Nations Unies comme État Observateur et non-membre de l’Onu, et ce, sans affectation de territoires particuliers. Les Palestiniens réclament donc à leur profit les prérogatives de la Charte des Droits de l’Homme sans se sentir concernés, tenus par les obligations qu’elle implique (faute de l’avoir ratifiée). Leur comportement irresponsable est bien à l’origine du blocage.
Naomi Linder Kahn (directrice de « Regavim» en faveur des mityachvim) a indiqué que l’accord du 23 février 2023 était un « très bon pas dans la bonne direction », l’objectif final étant « l\’administration civile israélienne de toute la Judée-Samarie ». Les EU devront donc le respecter, et, quoi qu’il arrive, tenter de responsabiliser les Palestiniens.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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