Un cœur de pierre
Michèle Mazel
L’année commence à peine et déjà la liste des victimes civiles d’un terrorisme aveugle s’allonge. Fidèles, sortant de la synagogue, gamins attendant à un arrêt d’autobus, jeunes qui rentrent chez eux, touriste en route vers la Mer morte. Dans l’ambiance surchauffée d’Israël aujourd’hui, cela conduit à des réactions, des actes de violence que l’on ne peut ni ne doit excuser. Un épisode me revient toutefois en mémoire.
Quand le FPLP massacraient des enfants israéliens à Maalot
C’est arrivé en 1974. Bientôt un demi-siècle. La paix avec l’Égypte n’est encore qu’un rêve lointain. Israël se relève à peine de la terrible saignée de la guerre du Kippour, la plus meurtrière des confrontations militaires qu’a connues le pays. On ne parle pas encore de colonies ni de colons. Le terrorisme hélas est toujours présent. Ainsi, le 11 avril, un attentat perpétré à Kiriat Shmona par un commando du Front Populaire de Libération de la Palestine venu du Liban fait 18 victimes, toutes civiles, dont près de la moitié des enfants…
Le 12 mai, un commando de trois hommes armés de mitraillettes Kalashnikov, de grenades et de quantité d’explosifs s’infiltre en Israël venant, eux aussi, du Liban. Ceux-là appartiennent au du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine. Ils passent la nuit, cachés dans le verger du village druze de Hurfeish et au petit matin prennent le chemin de Maalot, petite ville située à dix kilomètres de la frontière. Ils trouvent sur leur chemin , deux femmes arabes israéliennes partant au travail dans leur camionnette et les abattent.
L\’école primaire prise en otage
Arrivés à Maalot, ils pénètrent dans un immeuble où ils trouvent toute une famille : le père, sa femme enceinte et leurs trois enfants. Ils tuent le père et la mère et le petit garçon de quatre ans, blesse la fillette de cinq ans mais « épargne » le plus jeune qui n’a que 17 mois. Puis, ils gagnent l’école primaire voisine et prennent 115 personnes en otage, dont 105 enfants. Ils demandent la remise en liberté de 23 de leurs compagnons emprisonnés ainsi que de Kozo Okamoto, le japonais qui a perpétré le massacre de l’aéroport de Lod en 1972, et menacent de tuer les otages. Le gouvernement ne cède pas ; cernés par l’armée, les terroristes tirent des rafales d’armes automatiques et des grenades sur leurs otages. 25 d’entre eux, dont 22 enfants sont tués sur le champ ; 68 autres sont blessés plus ou moins grièvement. Les trois terroristes sont éliminés.
Ces pères de familles terroristes qui aiment tant leurs enfants
Voyons maintenant l’éditorial consacré à ce monstrueux attentat par le journal Le Monde – déjà ! – le 17 mai 1974. Le titre : un cœur de pierre. Puis vient une condamnation dans les termes les plus vigoureux « Jamais, cependant des hommes qui se veulent des guerriers ne s’étaient délibérément attaqués, pour en faire des otages, à un groupe d’enfants. Le kidnapping ; jusqu’à présent, était plutôt le fait de gangsters… On parle ici et là de sauvages. C’est diffamer les sauvages… » Pire que les sauvages ces terroristes ? Pas si vite. Écoutez bien la conclusion : « Que de ressentiments a dû être accumulé pour transformer en pierre le cœur de ces hommes dont beaucoup ont des enfants pour la vie desquels ils tremblent comme tous les pères ! »
Michèle Mazel
N’est-ce pas Abou Mazen, ce chéri d’Hidalgo et des gouvernements français qui est derrière Maalot ? Qu’on me détrompe.
A l’époque il était encore étudiant à Moscou