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Les Tartuffes du souvenir
Michèle Mazel
Cette année, comme à l’accoutumée, la commémoration de l’Holocauste a été observée dans le recueillement, en Israël. Elle a aussi donné lieu à ce qu’il faut bien, hélas, qualifier de platitudes habituelles de la part des grands de ce monde, répétant en chœur « plus jamais ça. »
On veut bien croire qu’ils sont sincères. Pourtant, force est de constater qu’un peu partout dans le monde les manifestations d’antisémitisme se multiplient et l’année 2022 a vu une recrudescence des attaques contre les Juifs.
L\’insulte, du signe à la parole, puis au geste
Ces attaques prennent diverses formes. Il y a d’abord « les incivilités », admirable euphémisme qui couvre les graffitis injurieux et/ou menaçants sur des monuments et des sites associés au judaïsme, sur des commerces appartenant à des Juifs et jusqu’à sur des tombes.
La presse en parle peu ou pas du tout. Il y a aussi les insultes adressées à un juif qui marche tranquillement dans la rue, insultes parfois accompagnées d’un crachat. Le petit groupe qui « s’amuse » à terroriser l’écolier portant kippa en lui barrant le passage. La Kippa est parfois jetée à terre. Pour la seule France, il y aurait des centaines « d’incidents » de ce genre ; une fraction seulement est rapportée. Les auteurs sont rarement retrouvés et plus rarement encore sanctionnés.
Les vieilles dames jetées par les balcons en France
Et puis il y a les vieilles dames assassinées, l’indulgence de la justice à l’égard des assassins. Enfin, les attaques contre les synagogues, les fidèles sans défense mitraillés dans la synagogue où ils étaient venus prier.
En toile de fond, la littérature antisémite toujours florissante, le faux célèbre que sont Les protocoles des Sages de Sion à la place d’honneur dans les foires du livre des pays arabes, où le négationnisme est plus que jamais présent et le qualificatif « soi-disant » régulièrement accolé à la mention de l’holocauste.
\ »Plus jamais ça\ » ? Et quand cesseront les théories de la conspiration ?
Le fait nouveau, ce sont les réseaux sociaux toujours prêts à colporter les rumeurs les plus insensées, pourvu qu’il s’agisse de montrer du doigt les Juifs, de diffuser d’imaginaires théories de conspiration.
Alors, « plus jamais ça ? » Soyons sérieux, direz-vous. Sans doute. Seulement, à bien y réfléchir, l’horreur de l’holocauste n’aurait pu être conçue et mise à exécution sans l’ambiance qui régnait alors.
Hier, il a suffi que le décor se mette en scène. Et la Shoah fût
Une solide tradition d’antisémitisme sur fond religieux, renforcée par une littérature abondante où des auteurs de renom comme Pierre Loti côtoient des théoriciens de la race et autres pamphlétaires.
Souvenons-nous de l’affaire Dreyfus ; « Que Dreyfus soit coupable, je le tiens de sa race » dit un des protagonistes.
Or que voyons-nous aujourd’hui ? D’un côté un pays comme l’Iran qui appelle ouvertement à la disparition de l’état juif et soutient activement le Hezbollah et le Hamas tout en établissant des bases avancées en Syrie ; de l’autre, une vaste entreprise de délégitimation et de diabolisation de l’État juif reposant sur la promotion d’un narratif parallèle qui fait fi de la vérité historique. Il y a aujourd’hui toute une génération qui soutient vigoureusement le programme du mouvement BDS et son slogan « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ». On imagine ce que ce programme implique.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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