Inquiétudes sur les sites nucléaires iraniens non déclarés

Par Bertrand Ramas-Muhlbach

Le 12 septembre 2022, le secrétaire d\’État Antony Blinken a confirmé qu’il était « peu probable » que les États-Unis et l\’Iran trouvent les bases d’un nouvel accord de négociation sur le nucléaire iranien (dans le cadre du Plan d\’action global conjoint connu sous le sigle JCPOA).  Cette déclaration fait suite à la publication des conclusions de l’AEIA (agence internationale de l’énergie atomique), le 6 septembre 2022, selon lesquelles aucune réponse n’a été apportée sur l’origine  des traces de matières nucléaires trouvées sur trois des sites iraniens non déclarés. Cette obstruction récurrente de l’Iran à fournir les informations sur ses activités nucléaires est grandement problématique, notamment pour Israël que le régime des Mollahs ne cesse de menacer d’un effacement « de la carte du monde ».

Le 3 juin 2022, le directeur général de l\’AIEA, Rafael Grossi, s\’était rendu en Israël pour discuter avec le Premier ministre Naftali Bennett du programme nucléaire iranien. À la suite de cette rencontre, l\’AIEA avait adopté une résolution (le 9 juin 2022), faisant obligation à l’Iran de fournir des informations crédibles répondant aux questions de l\’AIEA concernant notamment les sites nucléaires non déclarés. Cette demande avait alors été immédiatement condamnée par le ministre iranien des Affaires étrangères pour qui « La visite de Grossi en Israël est en décalage avec l\’impartialité et le professionnalisme de l\’AIEA ».

Refus des inspections de l\’AIEA

Dans la mesure où l’Iran s’oppose à l’AIEA en demandant à ce que : « que l\’agence de surveillance nucléaire de l\’ONU interrompe son enquête sur les particules d\’uranium trouvées sur les trois sites », la France, la Grande-Bretagne et l\’Allemagne ont fait part de leur grande inquiétude (le 10 septembre 2022), quant à la relance des pourparlers. Les trois puissances européennes  considèrent que : « Cette dernière demande soulève de sérieux doutes quant aux intentions et à l\’engagement de l\’Iran à faire aboutir le JCPOA ». Plus précisément, « La position de l\’Iran contredit ses obligations juridiquement contraignantes et compromet les perspectives de rétablissement du JCPOA ».

Pour sa part, Israël s’oppose naturellement à la relance des pourparlers qui permettront à l’Iran de gagner du temps, de poursuivre ses violations du programme nucléaire (comme l’enrichissement de l’uranium à 60%), de développer son infrastructure d’enrichissement nucléaire et ses projets d’armement militaire, et ce, sans jamais permettre l’inspection des sites par l’AIEA.

Théories du complot anti-iranien

Bien évidemment, le porte-parole de l\’Organisation atomique iranienne, réfute catégoriquement les accusations internationales concernant les sites sur lesquels des particules ont été trouvées. Pour lui, l\’Iran a parfaitement coopéré, mais aussi donné toutes les réponses aux questions de l\’AIEA. Inversement, c’est Israël qui serait à l’origine de la machination : « l’AIEA se détermine sur la base de documents fabriqués de toutes pièces fournis par le régime israélien avec des objectifs politiques spécifiques ». En d’autres termes, Israël aurait fourni des éléments falsifiés pour bloquer les processus de négociation (sic).

Imputant à Israël de multiples malveillances, les autorités iraniennes ont ajouté : « les Israéliens eux-mêmes auraient pu contaminer certains endroits par l\’intermédiaire de leurs agents afin de bloquer l\’accord et pourraient continuer de tels sabotages secrets. Pourtant, nous ne devrions pas laisser les Israéliens entraîner l\’AIEA et les Iraniens dans un tel piège afin de maintenir indéfiniment le dossier nucléaire à l\’ordre du jour de l\’AIEA » (sic).

Nier tout en bloc

Plus précisément, les responsables iraniens affirment sans vergogne que : « l\’Iran n\’a aucun problème à répondre à toutes les questions de l\’AIEA. Nous sommes prêts à signer une feuille de route similaire à 2015 avec l\’agence pour finaliser les questions techniques de l\’AIEA dans les deux mois, juste après la signature de l\’accord renouvelé. Dans le cas des lieux contaminés, en comptant chaque milligramme d\’uranium enrichi iranien, l\’AIEA peut vérifier la vérité». (De qui se moque-t-on ?)

En fait, l\’Iran se méfie profondément des relations qu’entretient le directeur général de l\’AIEA, Rafael Grossi, avec Israël. Déjà, dans une déclaration de mars 2020, l\’Iran avait affirmé que « les copies des documents présentés à l\’Iran par l\’agence comme base de ses demandes ne sont ni authentiques ni liées à l\’open-source », prétendant que le « régime israélien les avait acquises par le biais d\’une soi-disant opération secrète ».

Iran says IAEA case for inspecting sites based on fake Israeli intel

Reuters Staff

Iran on Thursday stood by its decision to deny U.N. nuclear inspectors access to sites where they have questions…

Dans ce contexte, le président iranien Ebrahim Raisi a réitéré (le 29 août 2022) ses demandes tendant à un arrêt de ses enquêtes dans le pays : «  la relance de l\’accord de 2015 avec les puissances mondiales n\’a de sens que si l\’organisme de surveillance nucléaire de l\’ONU met fin à son enquête sur le pays ». Persistant, « L\’agence n\’a aucune indication crédible d\’activités en Iran pertinentes pour le développement d\’un dispositif explosif nucléaire depuis 2009. L\’agence n\’a pas non plus trouvé d\’indications crédibles de détournement de matières nucléaires en rapport avec les éventuelles dimensions militaires du programme nucléaire iranien » (sic).

L\’Iran a mis les bouchées doubles depuis le retrait de Trump

L\’ancien président des Etats Donald Trump s\’était retiré du JCPOA (le 8 mai 2018) en réimposant de lourdes sanctions sur l’Iran. L’ancien Premier Ministre Netanyahu s’en était félicité dans ces termes : « Nous avons convaincu le président américain de sortir de l\’accord et j\’ai dû me dresser contre le monde entier et m\’opposer à cet accord, et nous n\’avons pas abandonné ».

A ce jour, le nouveau Premier ministre israélien Yair Lapid maintient la fermeté et s’affaire à contrecarrer la relance de l\’accord sur le nucléaire iranien : « Israël mène une campagne diplomatique réussie pour stopper l\’accord nucléaire et empêcher la levée des sanctions contre l\’Iran ».

Cyberattaques

La situation n’en reste pas moins explosive : depuis le retrait de Trump du JCPOA, le régime des Mollah a repris son processus d’enrichissement de l’uranium dans des proportions incommensurables : le stock iranien d\’uranium enrichi à 60 % serait de 55,6 kg, c\’est-à-dire suffisant pour fabriquer une bombe.

Depuis des décennies, Israël a tout mis en œuvre pour empêcher l\’Iran de franchir le seuil nucléaire. Étrangement (mais concomitamment), des sites nucléaires iraniens ont subi d’importants dysfonctionnements (découvertes de dossiers nucléaires militaires iraniens, explosion du site d’enrichissement Natanz, cyberattaques avec les logiciels Stuxnet et Duqu, ou encore avec le malware flame…).

De même, des cerveaux et responsables du nucléaire iranien ont fait l’objet d’éliminations ciblées non revendiquées. La plus spectaculaire est sans conteste celle du responsable du programme nucléaire militaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh réalisée grâce  à un robot à reconnaissance faciale commandée par satellite qui l’a éliminé dans son véhicule (le 27 novembre 2020) avant de se désintégrer, et ce, sans même toucher son épouse qui se trouvait à 25 centimètres de lui. L’opération a été attribuée sans preuve au Mossad (tout comme l’élimination de 5 scientifiques iraniens au cours des 15 dernières années). Toujours est-il que si l’Iran ne fait pas preuve de bonne volonté, Israël ne restera pas les bras croisés.

La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine

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