Benjamin Netanyahou trouvera forcément une oreille attentive à Washington, d\’autant plus que la politique américaine vis-à-vis de l\’Iran et des Palestiniens a échoué.
\ »Je le dirai 5 000 fois dans ma carrière – l\’engagement à toute épreuve des États-Unis envers Israël est basé sur nos principes, nos idées, nos valeurs. Ce sont les mêmes valeurs, aujourd’hui, hier ou demain\ », a déclaré le président Biden. Il épargnait à Isaac Herzog le récit de l’histoire bien connue de sa rencontre avec Golda Meir à la veille de la guerre du Yom Kippour en 1973.
Une perception irréalisable du conflit
Biden aime Israël, son cœur est avec nous ; son raisonnement et sa politique sont du côté des Palestiniens. C\’est comme ça avec toute sa génération politique aux États-Unis. Mais au sein du peuple qu\’il dirige, c\’est le contraire ; son cœur est rempli de compassion pour les Palestiniens vivant sous \ »l\’occupation\ » ; son raisonnement lui dit qu\’il ne peut pas tourner le dos à Israël.
Mais ni Biden ni ses principaux bras droits n\’ont émis de réserves sur le gouvernement de droite que Netanyahou pourrait mettre en place (ils se sont rencontrés avant les élections de mardi). Peu mentionnent aussi le nom d\’Itamar Ben-Gvir. Outre Biden, Herzog a également rencontré la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi (dont le mari a été attaqué chez eux à San Francisco quelques jours plus tard), le secrétaire d\’État Antony Blinken, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, ainsi que d\’autres hauts fonctionnaires.
Des critiques continues à l\’issue des résultats
Même si tous connaissaient la possibilité que Ben-Gvir fasse partie d\’un gouvernement Netanyahou, ils n\’ont pas jugé bon d\’aborder le sujet. Blinken était le seul à parler indirectement des élections en Israël, bien qu\’il n\’ait mentionné aucun nom. Quoi qu\’il en soit, Herzog a évoqué l\’importance de respecter les résultats, quels qu\’ils soient.
Quiconque dit que les Américains vont se confronter à Israël à cause de Ben-Gvir – ce que plusieurs journalistes ont fait cette semaine – répand de fausses rumeurs pour empoisonner les liens entre les pays. La méthode est coutumière.
Le modèle Lieberman est-il pertinent ?
Que va-t-il se passer ? Les Américains devraient exprimer leurs réserves sur le président d\’Otzma Yehudit. Mais même s\’il est boycotté par l\’administration, il ne sera pas le premier. En 2019, alors qu\’Avigdor Lieberman était ministre des Affaires étrangères de Netanyahou, il n\’a eu aucun contact avec Washington et ses représentants pendant de nombreux mois. Israël ne s\’est pas effondré. Ben-Gvir, soit dit en passant, est un politicien beaucoup plus sophistiqué et il peut trouver un moyen de gagner en légitimité auprès des États-Unis sans contrarier ses électeurs.
Confusion des rôles sous le précédent gouvernement
D\’une manière ou d\’une autre, Netanyahou – s\’il revient prochainement à Balfour – devrait tomber sur une administration démocrate conciliante et détendue. Cela ne ressemblera en rien aux jours traumatisants, en face-à-face avec les présidents Barack Obama ou Bill Clinton. L\’administration Biden aurait préféré le gouvernement Bennett-Lapid qui était composé principalement de partis de gauche, mais sa structure complexe a également compliqué les choses pour eux. Parfois, les Américains se sont retrouvés à courir entre Benny Gantz, Yair Lapid et Naftali Bennett pour déterminer qui est responsable de quoi. Avec Netanyahou, il y a eu et il y aura une adresse claire.
Les porte-flingues de Biden désarmés ?
Biden et ses hommes de mains – Blinken, l\’envoyé iranien Robert Malley, l\’envoyé spécial au Moyen-Orient Hedy Amr et d\’autres – sont des diplômés de l\’administration Obama. Ils ont appris qu\’imposer des gestes à Netanyahu ne donne rien d\’autre qu\’un blocage des contacts. Il y a des questions beaucoup plus importantes sur la table en ce moment, comme les conflits avec la Chine, la Russie, l\’Iran, les prix du gaz, le climat, la brouille avec Riyad et plus encore. Ben-Gvir n’est qu’un symptôme national de crises politiques bien plus vastes, au sein des démocraties.
Il est clair que sur la question palestinienne, l\’administration n\’a aucune solution à portée de main et aucune intention d\’imposer un quelconque plan. Mahmoud Abbas est faible, l\’Autorité palestinienne est sur le point de s\’effondrer, le terrorisme monte en flèche, tout comme le nombre de Palestiniens tués dans les tirs croisés. La partie américaine a de sérieux griefs contre Israël en raison du nombre de victimes et de la détérioration de la situation. Il y a déjà des différends sur ce point et ils risquent de s\’accentuer, mais personne ne se fait d\’illusion en croyant qu\’il existe une formule magique pour résoudre le problème global.
Pas de récidives comme sous Obama
Les gens du cercle de Biden étaient là sous John Kerry. Ils n\’ont pas l\’intention de répéter cette erreur. La politique de \ »gestion du conflit\ » qui a commencé lorsque Biden est entré à la Maison Blanche en janvier 2021 sous le précédent gouvernement Netanyahou ne changera pas avec le retour de Netanyahou.
Certaines des exigences inhérentes à la \ »gestion du conflit\ » ne nous conviennent pas toujours. Par exemple, la construction palestinienne effrénée financée par l\’Europe dans la zone C, ou les exigences que Tsahal utilise des règles d\’engagement plus strictes. Il y aura certainement des différends sur ces questions et nous ne pouvons qu\’espérer que Netanyahou fera ce qu\’il n\’a pas fait précédemment : mettre fin à l\’annexion palestinienne rampante de la zone C.
Une confrontation à part entière avec les Américains similaire à ce qui s\’est passé sous l\’administration Obama n\’est pas imminente ni même probable.
Israël, grande puissance régionale
D\’autre part, en raison de la frustration suscitée par leurs échecs, les Américains voudront entendre ce qu\’Israël a à offrir à long terme, quelle est sa vision et ce que le chef d\’une coalition stable veut qu\’il se passe sur le territoire qu\’Israël détient depuis 55 ans. Ils veulent parler de ce qui arrivera, pas de ce qui n\’arrivera pas.
Sur le front iranien, l’Administration Biden se trouve dans une impasse totale. La stratégie américaine vis-à-vis de l\’Iran s\’est effondrée. Non seulement il n\’y a pas d\’accord \ »plus durable et plus fort\ » comme l\’avait promis Blinken, mais il n\’y a pas du tout d\’accord sur le nucléaire. Les Américains ont beaucoup offert à l\’Iran, mais cela n\’a pas suffi à l\’ayatollah Ali Khamenei. Maintenant que l\’Iran aide la Russie et réprime violemment les manifestations de rue, le désir américain de signer un accord avec l\’Iran a touché le fond.
Rien à attendre des Iraniens
L\’accord sur le nucléaire est mort-né. Le nouveau gouvernement israélien trouvera un public américain attentif à toute suggestion provenant de Jérusalem. Si l\’idée est la \ »pression maximale\ » qui était la politique de l\’administration Trump, la suivante, avec Biden, affirme qu\’elle n\’a levé aucune des sanctions imposées par le président précédent. Au contraire, presque chaque semaine, de nouvelles sanctions sont infligées aux hauts responsables du régime qui dirigent la répression des manifestations.
Mais la pression maximale n\’a pas dissuadé les Iraniens. Comme nous le savons déjà, ils sont sur le point d\’être un état du seuil nucléaire. Alors, quelle est la solution? Même une opération militaire, que les Américains sont prêts à entreprendre si les Iraniens fabriquent une bombe, n\’est pas une solution à long terme à leurs yeux. Donc quelle pourrait-elle être ?
Que restera-t-il de Biden après les mid-terms ?
Dans un mois ou deux, Netanyahou parviendra à la Maison Blanche pour sa première rencontre avec le président Biden, comme c\’est la norme pour tout nouveau Premier ministre au début de son mandat. Ce sont les questions qui lui seront posées.
Netanyahou rencontrera un président physiquement et politiquement affaibli – Biden devrait subir une cuisante défaite aux élections de mi-mandat la semaine prochaine. Du point de vue de Netanyahou, alors qu\’il entame un nouveau mandat avec Otzma Yehudit, la situation actuelle du président n\’est pas seulement un défi, mais une opportunité.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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