par Geneviève Wittmann
La plus belle synagogue de France ?
J’ai rendez-vous ce matin quai de Strasbourg, le long du Doubs. La rivière enserre la vieille Cité franc-comtoise dans une large boucle. Les bâtiments sur l’autre rive forment une ligne continue un peu austère : façades de pierres blanches, fenêtres étroites et hautes, toits pointus hérissés de chiens-assis. Le bâtiment au pied duquel j’ai rendez-vous et qui leur fait face, a toute autre allure ! L’œil perçoit immédiatement comme une fantaisie architecturale, une folie joyeuse, la demeure d’un maharaja peut-être, posée au bord de l’eau. Le bâtiment blanc carré comporte des tourelles aux quatre coins et un dôme central sur le toit. Les fenêtres en ogives sont étroites, ornées de savants entrelacs de pierre. L’entrée principale ressemble à celle d’un palais des contes de mille et une nuits. Si l’on ne relevait pas la présence des Dix Paroles sur le fronton, on hésiterait à identifier le bâtiment. Celle qui a si fière allure au centre de Besançon, c’est bien la synagogue ; l’une des plus belles de France !
Les Juifs présents depuis le Moyen-Âge
Pour l’heure, il pleut des trombes d’eau sur la ville et je m’abrite sous les magnolias à l’épais feuillage luisant. Mais l’intérêt d’avoir rendez-vous dans la ville de France, berceau de l’horlogerie, avec un architecte créateur d’horlogerie de luxe, c’est… qu’il est ponctuel ! Alain Silberstein est le président de la communauté. Il m’accueille dans l’oratoire à l’arrière de la synagogue et nous entamons une longue conversation à bâtons rompus sur l’histoire de cette communauté, son devenir en 2022 et bien sûr d’autres sujets autour du Judaïsme, de la philosophie, de la foi, de la Shoah.
On l\’appelle l\’Orientale
L’intérieur de la synagogue est un somptueux bijou d’architecture mauresque. La nef blanche et bleu ciel est délicatement agrémentée de dentelles sculptées le long des galeries des femmes au premier étage. Cinq grandes coupoles viennent éclairer l’ensemble de la synagogue. Tout au fond surgit au loin, habillé de pourpre et d’or, l’Aron haKodech (arche sainte), surmonté de trois bulbes sculptés. On retrouve ces motifs peints le long de l’escalier qui mène aux galeries. Un bel orgue trône au-dessus de la grande porte d’entrée au cintre fixe, arrondi, en forme de bulbe. Les bancs de bois alignés de part et d’autre, sont eux-mêmes entièrement sculptés, étoiles et losanges découpés dans les dossiers.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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