Simone Veil, gardienne de la mémoire
par Albert Bensoussan
Nacht Und Nebel
Chacun se rappelle la prédiction du prophète Isaïe (21-11) : « Veilleur, où en est la nuit ? »: Chomer ma-milaïlah שמר־מה־מילילה ; à quoi le veilleur répond et avertit : « Le matin vient, et puis la nuit ». Et avec elle le brouillard, Nacht und Nebel, On se rappelle le film emblématique, en 1956, d’Alain Resnais, Nuit et brouillard (du nom du décret des nazis, de décembre 1941, qualifiant le destin de la déportation : partir dans la nuit, disparaître dans le bouillard), et cette phrase de Jean Cayrol, le scénariste ─ résistant déporté à Mathausen ─, commentant la photo des chambres à gaz : « Qui de nous veille de cet étrange observatoire, pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux ? » Si le mérite de ce film fut d’apporter un témoignage et des images que ne pourrait plus contester aucun négationniste, il avait un défaut, celui de ne pas caractériser la Shoah pour ce qu’elle fut : la tentative d’extermination, systématique et scientifique, de gens qu’on appelait « Juifs », avec ce que d’implacable avait cette identité idéologisée, au grand malheur de personnes qui, souvent, n’avaient qu’un rapport lointain avec ce qu’on appelle la religion ou la tradition juive. Simone Jacob, du printemps 1944 à l’été 1945, perdit son identité pour n’être plus qu’un numéro de matricule tatoué sur son bras, ce Questo dont parla Primo Levi (Se questo è un uomo), cette chose impersonnelle : 78651.
« Seul l’espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur ».
En mai 2006, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) ont demandé à Simone Veil, qui fut déportée le 13 avril 1944, avec sa mère et sa sœur par le convoi 71 à destination d’Auschwitz, de dérouler le fil de sa vie. Et d’évoquer, en particulier, ce que fut sa déportation, entre ses seize ans et demi et ses dix-huit ans. De dire son engagement pour la mémoire, et que nul n’oublie, afin que la nuit ne succède pas au matin, et la mort ignominieuse aux promesses de la vie. Car, pour elle, « Seul l’espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur ».
Quelle culpabilité juive pouvait être la sienne ? On sait que, disons deux millénaires durant, et jusqu’à Vatican 2, les Juifs furent jugés collectivement coupables de la mort de Jésus, pourtant un des leurs. Aussi, d’emblée, elle définit ses parents (André Jacob et Yvonne Steinmetz, tous deux morts en déportation) comme « des gens tout à fait laïcs » :
« Pour mes parents, la religion n’existait pas, enfin leur attachement au judaïsme n’était pas du tout lié à la religion. Et j’insiste sur cet attachement parce que, en même temps, c’étaient des Juifs qui se reconnaissaient comme tels. »
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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