Que vaut la condamnation de Ben Gvir au Conseil de Sécurité de l’ONU ?
Marc Brzustowski
Gilad Erdan, au nom d’Israël, a prononcé un réquisitoire cinglant contre l’expression de haine de Riyad Mansour, représentant palestinien, devant le Conseil de sécurité. Il remplit avec constance et brio ce rôle « désespéré », dans la foulée de ses prédécesseurs, Danny Danon et Ron Prosor. Les délégués israéliens accomplissent une performance, aussi importante, dans la symbolique, que défendre une frontière sur le Golan. Même quand on est intimement persuadé que « cela ne sert à rien ».
L\’AP au bord du chaos
Lorsque Mansour déclare : « Si l’ONU n’arrête pas Ben Gvir et Netanyahou sur le Mont du Temple, notre peuple le fera », il incite à la haine, mais dissimule bien mal l’enlisement dans lequel se trouve le Fatah de Mahmoud Abbas, sur le terrain. L’Autorité Palestinienne n’a plus qu’une fonction. Faire vibrer une fiction : représenter un « quasi-Etat », qui n’existe que dans le regard des autres.
Les Forces de sécurité palestiniennes n’osent pas affronter les gangs armés qui tiennent la rue et provoquent Tsahal. Elles ne pourront jamais restituer un ordre viable, nécessaire à la construction d’un Etat. Aussi, de quel « peuple » Mansour parle-t-il ? Abbas n’est au pouvoir depuis la mort d’Arafat que parce qu’il a reconnu que la Seconde Intifada armée était un échec.
La guerre juridique, substitut à l\’Intifada
À contre-pied, il a préconisé, dès 2005, une « guerre juridique » internationale, avec l’aide et le soutien de puissances émergentes comme le Brésil de Lula. La Chine, la Russie, le Venezuela, ne sont pas loin derrière. Ce club de régimes autoritaires est déjà engagé dans d’autres confits bien plus dangereux : Ukraine, Taïwan, insurrections narcotrafiquantes en Amérique du Sud ou en Syrie…
La vague actuelle d’attentats et d’attaques armées est-elle une réminiscence d’Intifada ? Les cellules comme la « Fosse aux Lions » sont à mi-chemin du gang criminel et du groupe terroriste. Ils sont soutenus par Gaza et l’Iran, mais restent des « amateurs », comparés aux milices du Hamas, du Jihad Islamique et du Hezbollah. Les coups qu’ils portent sont sanglants, mais impuissants à entraîner un « peuple », contrairement aux allégations de Mansour.
Gaza et Ramallah, deux entités sans culture commune
C’est une différence majeure avec l’organisation souterraine menée de « main de maître » par Marwan Barghouti, dans les années 2000, en tant qu’agent de liaison de Yasser Arafat. Barghouti avait pour mission de maintenir le contact avec le Hamas et de le garder sous la tutelle de Ramallah. La fracture a lieu en juin 2007, lorsque le Hamas destitue l’AP dans la Bande de Gaza, en massacrant allègrement des centaines d’hommes du Fatah. Amnésie internationale.
Les divisions claniques sont telles que la cohésion demeure hors de portée.
Les mises en scène à grand renfort de déclarations fracassantes à la tribune de l’ONU font office de cérémonial du souvenir. Mais, l’extraordinaire se trouve dans l’attitude des Nations, très inquiètes de maintenir un « statuquo » : cela revient à dire que le monde se complait en état d’échec et n’a surtout pas l’intention de trouver un nouvel équilibre pour consolider la situation, en analysant les causes du conflit.
Subreptice pèlerinage
Itamar Ben Gvir a passé 13 minutes au total à esquisser un tour de l’esplanade du Mont du Temple, au petit matin, sans avoir prévenu personne, avec un accompagnement résiduel. Comme sur la pointe des pieds.
Reem Al Hashimy, Ministre d\’Etat des EAUpour la Coopération Internationale
On est chagriné d’apprendre que le Conseil de sécurité se réunissait à la demande des Émirats Arabes Unis, un allié dans les Accords d’Abraham. Or, les EAU représentent la Ligue Arabe au conseil et ne pouvaient pas « faire moins » que de signifier une posture symbolique du monde arabe dans son ensemble. À terme, cela veut aussi dire qu’ils contribuent à maintenir le calme.
Sur un air bien connu
La théâtralité de la situation ne prend sens que parce que les États-Unis doivent rappeler leur « attachement à la solution à deux États », à laquelle quelques vétérans veulent encore croire. Ils doivent marquer leur différence avec un gouvernement Netanyahou qui penche à droite comme jamais. Au-delà, c’est une sorte de petite musique ritualisée qu’on ne peut s’empêcher de fredonner, parce qu’on vous l’a mise dans la tête.
L\’ONU croit-elle avoir raison de 20 siècles d\’espérance ?
Le mythe de la dangerosité d’ordre mondial du Mont du Temple est-il en train de s’estomper ? Hormis le Hamas à Gaza lançant 7 missiles en direction de Jérusalem en mai 2021 pour soutenir la propagande de l’Iran, qui veut croire qu’1, 4 milliard de musulmans vont se soulever à l’appel du muezzin Abbas pour repousser les Juifs jusqu’à la mer ?
Ben Gvir, comme d’autres politiques avant lui, endosse le costume de canari dans la mine un peu en avance sur Pourim. Il serait irresponsable de s’exclamer « c’est sans danger », comme le dentiste de Marathon Man. Mais Israël ne cessera pas de proclamer qu’il est de retour à Sion, dans sa capitale, même si cela froisse les musulmans radicaux qui s’accrochent aux symboles de leur brève domination par la razzia, entre le 7ᵉ et le 14ᵉ siècle. La nostalgie du califat démontre régulièrement son inanité.
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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