UE : associer « Israël » et « apartheid » est un acte antisémite
Bertrand Ramas-Muhlbach
Le 20 janvier 2023, Josep Borrell, Vice président de la Commission et Haut représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (depuis 2019), a répondu aux questions posées par des parlementaires européens concernant le rapport publié (le 1er février 2022) par Amnesty International. Compte tenu de la violence inouïe de son titre : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité», les questions portaient sur le point de savoir si l’Etat d’Israël était bien un Etat « d’apartheid » et, à défaut, si le rapport d’Amnesty International pouvait être considéré comme étant « antisémite ».
L\’Apartheid correspond à un régime racial type Afrique du Sud
(Pour mémoire, le crime d’apartheid est défini par les lois internationales comme étant un ensemble « d’actes inhumains commis dans le but d’établir et de maintenir en place la domination d’un groupe racial ou de personnes sur tous les autres groupes raciaux ou personnes et de les opprimer systématiquement ».)
La réponse de Joseph Borrell a été très claire : le terme « apartheid » n’est pas approprié, concernant Israël, et, par ailleurs, le rapport d’Amnesty international répond bien à la définition de « l’antisémitisme » (telle que fournie par l’IHRA). Plus précisément, Joseph Borrell a confirmé : « Prétendre que l’État d’Israël est une entreprise raciste fait précisément partie des exemples que l’IHRA a choisis pour illustrer sa définition ». Cette position européenne à l’égard d’Israël devrait, sans conteste, bouleverser le Droit international.
Vision caricaturale et stéréotypée du Juif des Nations
Rappelons, en effet, que dans leur définition opérationnelle (adoptée le 26 mai 2016) les 31 membres de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) ont posé que : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard… Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte ». L’antisémitisme peut alors se manifester par des attaques à l’encontre de l’État d’Israël perçu comme une collectivité juive (appel au meurtre ou à l’agression de Juifs, production d’affirmations fallacieuses, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées sur les Juifs, reproche fait au peuple juif d’être responsable d’actes commis par un seul individu même non juif, négation de l’holocauste, refus du droit à l’autodétermination des Juifs, comparaison entre la politique israélienne contemporaine et celle des Nazis…).
La critique du rapport infondé d\’Amnesty International
Aussi, les parlementaires européens avaient bien rappelé (dans leurs questions posées à Joseph Borrell le 8 mars 2022) les termes excessivement véhéments du rapport d’Amnesty International et notamment les allégations selon lesquelles « l’apartheid est inhérent à la fondation de l’État d’Israël en 1948 », et que cet apartheid a été « établi et perpétué par les gouvernements israéliens successifs ». Le rapport affirmait également qu’Israël était « le fruit d’une entreprise raciste » qui se livrait à un « apartheid ». Or, et pour justifier l’absence d’apartheid en Israël, les parlementaires européens n’avaient pas manqué de rappeler la participation de personnes non juives dans les institutions israéliennes : « plus de 10 % des membres de la Knesset et certains juges (y compris à la Cour suprême), sont des Arabes israéliens ». Par ailleurs, « un parti arabe est représenté au sein du gouvernement actuel »…
Les conditions bancales exigées par Amnesty
Le rapport antisémite d’Amnesty International se méprend donc lorsqu’il appelle le gouvernement israélien à :
– Mettre fin au système d’apartheid en démantelant les mesures de discrimination, de ségrégation et d’oppression contre la population palestinienne
– abroger ou révoquer les lois et règlements suivants : loi sur la propriété des absents de 1950, loi sur l’acquisition foncière de 1953, ordonnance militaire numéro 59 concernant les biens du gouvernement (Judée et Samarie)…
– Accorder des droits humains égaux et complets à tous les Palestiniens en Israël et dans les TPO sans discrimination
– Mettre fin aux restrictions de droits fondamentaux, telles que la restriction arbitraire de la liberté de mouvement et de résidence des Palestiniens dans leur communauté, leur droit à la vie de famille et leur droit d’accéder aux moyens de subsistance, au logement, à la nourriture, à l’eau, aux services de santé essentiels et à l’éducation…
La cohabitation, condition sine qua non du prix Nobel
Pour mémoire, la présence israélienne en Judée-Samarie est le résultat des accords israélo-palestiniens de paix d’Oslo de 1993, non d’une occupation : à la suite de l’abandon de ce territoire par le royaume hachémite le 31 juillet 1988 (dont il faisait partie intégrante), les accords de paix ont réparti les pouvoirs entre israéliens et palestiniens, (à l’origine de la remise du prix Nobel de la paix à Shimon Peres, Itzhak Rabin et Yasser Arafat).
Plus précisément, ces accords ont réservé des prérogatives spécifiques à l’État d’Israël et à l’Autorité palestinienne, et, partant, favorisé une distinction des régimes juridiques applicables aux israéliens et aux palestiniens, suivant qu’ils vivent dans les zones A et B (sous contrôle palestinien) ou C (sous contrôle israélien) de Cisjordanie. Il ne s’agit pas d’une ségrégation ou d’une différentiation en fonction de l’origine.
Pourquoi les ONG se trompent dans leur grille de lecture
Naturellement, comme Joseph Borrell a confirmé vouloir « travailler et améliorer encore les relations entre l’UE et Israël », les structures pro-palestiniennes ne sont pas contentes du tout. Ce n’est peut-être que le début d’un tsunami.
C’est la première fois que la commission européenne se prononce sur le caractère antisémite d’un rapport de l’ONG « Amnesty International » (censée promouvoir la défense des droits de l\’Homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l\’Homme).
Souhaitons que cette prise de position fasse des émules. En effet, d’autres rapports pourraient avoir la même qualification : il en est ainsi du rapport établi le 21 septembre 2022 par Francesca Albanese (rapporteuse spéciale à l’ONU) « sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 », mais aussi, celui de B’Tselem (organisation de défense des droits humains financé par l’UE) de janvier 2021 pour qui Israël applique « un régime de suprématie juive du Jourdain à la Méditerranée »…« C\’est-à-dire de l’apartheid ».
La réponse de Joseph Borrell pourrait alors progressivement conduire à un abandon du mensonge institutionnel onusien (né de la résolution 58/292 du 6 mai 2004, émanant de l\’Assemblée générale des Nations unies) qui a fait de la Judée S(incluant Jérusalem-Est) « le territoire palestinien occupé ». En effet, il n’existe aucun « territoire palestinien », qui serait, de surcroit, « occupé ».
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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