Le cri d’un père
Michèle Mazel
« Pourquoi ? qu’a-t-il obtenu ce terroriste anonyme avec sa kalachnikov ?
Est-il le produit d’une culture qui ne fait pas la différence entre le bien et le mal ? » Qui saurait répondre à cet homme qui vient de perdre ses deux grandes filles et sa femme, victimes de celui qu’on voudrait nous présenter comme un courageux combattant pour la cause palestinienne parce qu’il a vidé son chargeur sur trois femmes sans défense, seules dans leur voiture. À bout portant.
C’est en vain qu’on attendrait une manifestation de sympathie pour cette famille tristement endeuillée dans les colonnes de ce qui fut un grand quotidien d’information. « Deux sœurs israélo-britanniques de 16 et 20 ans, originaires de la colonie israélienne d’Efrat, ont été tuées, et leur mère a été grièvement blessée dans une attaque palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. »
Relisez. Les victimes sont originaires d’une colonie israélienne et l’attaque a eu lieu en territoire palestinien occupé. Vous avez compris. Inutile de s’attendre à un reportage sur ces deux jeunes filles rieuses, sur cette mère épanouie, fauchées sur la route des vacances. On ne parlera pas de la double tragédie de celui qui hier encore ? posait avec sa femme et leurs cinq enfants et qui doit maintenant réconforter les trois petits qui lui restent.
Des lecteurs ivres de l\’opium du peuple
Après tout, ce sont des colons, n’est-ce pas ? Pire, les modérateurs du Monde ont accepté avec bienveillance cet ignoble commentaire : « La présence de ces dames est due à la colonisation de la Cisjordanie. Elles sont la marque d\’un acte illégal et illégitime de la part d\’Israël au regard du droit international qui leur enlève leur caractère de simples civils. Elle ressortissent donc mutadis [sic] mutandis à la théorie des boucliers humains, l\’armée israélienne faisant occuper les territoires qu\’elle a conquis par des civils. » Bref, leur présence était illégale et c’est Israël qui est responsable de ce qui leur est arrivé.
Plus le massacre est sanglant, plus il est encensé
En attendant le Hamas a encensé l’héroïsme de ce minable terroriste, qui se terre aujourd’hui dans les territoires si mal contrôlés par l’Autorité palestinienne qui s’est bien gardée de le condamner. Il se sait traqué par l’armée qui l’atteindra tôt ou tard.
S’il est pris vivant, il sera accueilli en héros par ses camarades de captivité et jouira d’une rente confortable des autorités de Ramallah ; s’il refuse de se rendre et meurt les armes à la main, gageons que l’on aura droit à de longs développements sur son dévouement à la cause, le soutien sans faille de ses parents. Le Hamas criera vengeance et il faudra s’attendre à des « représailles » amorçant un nouveau cycle de violences. Une nouvelle fois des déclarations lénifiantes appelleront « les deux parties » à faire preuve de modération sans que l’on sache au juste quelles sont ces parties : Israël, bien sûr mais l’autre ? Le Hamas ? L’Autorité palestinienne ? Les groupes jihadistes ? Le Hezbollah peut-être ?
Qui écoute ce père, cet époux qui clame que « Nous n’accepterons jamais le terrorisme comme légitime… Il n’existe pas d’équivalent moral entre terroriste et victime. Le terroriste est toujours malfaisant » ?
La suite de l’article se trouve dans le prochain numéro d’Israël Magazine
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